mardi 16 juillet 2013

Le livret-CD est disponible !

Cette fois, qu'on se le dise : ça y est ! La Direction de la Culture de la Ville de Colombes a édité un très bel objet qui rend compte de (presque) tout ce qui s'est fait pendant ma résidence. En effet, ce livret-CD comporte :

- des écrits, bien sûr : extraits d'Exposé(s)! , la pièce écrite par les CM de l'école Marcelin Berthelot, poèmes de La Traversée de La Rue et de La Traversée de Colombes, classés par thématiques (Logements, Marchands et marchandises, Sports et jeux, etc.), texte intégral de Hocine et le Racketteur, quelques lettres des juniors et des seniors ayant participé au jeu des correspondances anonymes dans le cadre de La Traversée des Ages...
- quelques photos
- et le CD de la pièce sonore La Traversée de Colombes, telle qu'elle fut proposée à l'écoute en avril à la MJC et en mai sur IdFM98/Radio Enghien, à écouter cette fois chez soi ou dans son casque.

Si vous avez participé à la résidence dans le cadre des différents ateliers d'écriture proposés, vous devez avoir déjà reçu ce livret-CD par l'intermédiaire de votre enseignant ou de votre référent culturel. Sinon, ce sera chose faite à la rentrée de septembre. Et dès maintenant, vous pouvez l'emprunter dans le réseau des médiathèques de Colombes.

Merci à tou(te)s pour ces beaux souvenirs, et très bonnes vacances !

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vendredi 12 avril 2013

Sensibilisations (et plus, puisque affinités...)

Aux différents ateliers proposés aux Colombiens se sont ajoutées deux actions de sensibilisation en direction de professionnels de la culture et de l'éducation :
- "Animer un atelier d'écriture en milieu scolaire", à destination des enseignants des établissements scolaires impliqués sur le CLEA : proposition de pistes d'écriture, points d'attention, rapport enseignant/auteur, lieux-ressources, et quelques travaux pratiques (l'inventaire, l'éloge paradoxal, "choses vues" à la Hugo etc.)
- "A la découverte du théâtre contemporain", destiné aux bibliothécaires des trois médiathèques de la ville : paysage des nouvelles dramaturgies depuis Koltès et Lagarce, fable et poésie, théâtre à lire / théâtre à jouer, pièce-machine / pièce-paysage (cf Michel Vinaver), place du jeune public, du théâtre francophone, maisons d'édition, rôle des "prescripteurs", liens utiles, valorisation et dynamisation d'un fonds de théâtre contemporain en bibliothèque...
Les meilleures choses ont une fin... C'est aujourd'hui le dernier jour de ma résidence colombienne. Je remercie chaleureusement toutes celles et tous ceux qui ont fait que ces quelques mois se sont passé magnifiquement : participant(e)s aux différentes traversées, enseignant(e)s, responsables pédagogiques, référent(e)s du service Inter G, animateurs-trices, médiateurs-trices, tutelles qui ont financé le projet... et en premier lieu la Direction de la Culture de Colombes qui m'a accompagnée activement dans la réalisation de ce moment privilégié de création partagée, à travers la ville (ses lieux, ses thématiques), à travers les arts, à travers les oeuvres, à travers les âges, à travers les mots...

Comme toutes les belles fêtes, celle-ci a son After... en l'occurence "Chemins de Traverse" : plusieurs rendez-vous ponctuels qui émailleront le printemps, du 19 avril au 8 juin - le calendrier en est donné dans la colonne de droite ("à noter dans l'agenda"). Je serai heureux de vous y retrouver !

> lire article paru dans Mosaïque
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mardi 9 avril 2013

Anagrammes

Et si le langage avait pour alphabet les seules lettres de notre nom ? A la manière de Georges Pérec (Beaux Présents, Belles Absentes, Seuil 1994), les élèves de 6ème du collège Paparemborde ont imaginé de courts textes en hommage à... eux-mêmes, en n'utilisant que les lettres composant leur prénom et leur nom (... ou comment s'amuser en combinatoire, avec les contraintes d'un alphabet restreint) :

Je sens en Janice
La gentillesse
Et "Joli oiseau" vole !
Janice
Le gang des bonbons carrés rouges
A horreur
Du beau lagon.
Chaouk
Moi
Je gagne
En garçon sage...
Jean-Charles

Le miel à l'aise, amie :
Il like les vides des sacs
Il aime la came, les dames -
Devienne malade !
Mickael
Nul ne dépasse Nehad
Dans l'immense lac d'eau douce
Où tout le monde réfléchit.
Nehad

Rio a un roi
Juin a un ami
Mai, un mari
Moi j'ai un joujou noir haï...
Rima

Pour aller plus loin :
- Les petits malins pourront tenter de deviner, en "soustrayant" aux lettres des poésies celles qui composent le prénom de chaque texte, les patronymes des apprentis-poètes.
- Noter qu'on peut aussi faire le contraire et utiliser, pour composer son texte, toutes les lettres de l'alphabet à l'exclusion de celles composant les nom et prénom (ce que Perec nomme les 'belles absentes').

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dimanche 7 avril 2013

A la rencontre d'Halima Benaïssa


 - Halima Benaïssa, pouvez-vous nous résumer en deux mots votre parcours ?
- Il est plutôt atypique, puisque après plusieurs années passées dans le secteur privé à m’occuper d’administratif ou de commercial, j’ai décidé d’allier travail et passion en candidatant au poste de médiatrice du livre ouvert par la ville de Colombes. Les livres sont ma passion : depuis plusieurs années, je participe avec sept autres amies à un « club de lecture » : une fois par mois, nous partageons un repas et nous débattons autour d’un livre que nous avons toutes lues (généralement un roman paru récemment).

- En quoi cela consiste, d’être « médiatrice » ?
- A créer du lien entre le public et la médiathèque. Moi, mon territoire si je puis dire, c’est le quartier Aragon : il s’agit d’aller vers les publics qui ne viennent pas dans les médiathèques : je travaille avec les associations, les écoles, les maisons de retraite, le centre socio-culturel du Petit-Colombes…

- Comment ça se passe concrètement ?
- Généralement j’arrive avec des livres que j’ai choisis en fonction des centres d’intérêt des gens que je vais rencontrer, on parle des livres, on s’en lit des passages, et on échange aussi sur… sur tout, finalement, à partir des livres. Ça passe beaucoup par de la convivialité aussi (thé, café, biscuits… prendre le temps de parler). Peu à peu les liens se tissent, nous les invitons à venir aux animations dans les médiathèques, nous leur faisons visiter les lieux… C’est super, de croiser en médiathèque quelqu’un que j’ai repéré lors de mes actions de médiation ; de voir qu’il ou elle a poussé de lui/elle-même la porte de cet endroit où il ou elle n’osait pas s’aventurer avant. Récemment, l’association des parents d’élèves de l’école Buffon m’a invitée à venir faire une animation à la brocante qu’elle organise : petit à petit, le lien se tisse autour du livre et de la lecture. Nous sommes deux, sur Colombes : moi, donc, je suis plutôt dans le secteur Aragon. Et il y a un autre médiateur du Livre, Ronan, aux Fossés-Jean.

- Un mot sur votre implication dans le CLEA ?
- J’ai facilité la réalisation de deux des « traversées », avec les résidents du foyer Adoma, rue Colbert, où j’interviens. D’une part La Traversée de Colombes : j’ai organisé la rencontre-interview des résidents par les écoliers de Marcelin Berthelot ; d’autre part La Traversée des Âges, où j’ai aidé à l’échange de lettres sur la thématique des premières fois entre quelques résidents du foyer et des collégiens de Paparemborde.
Les résidents ont été très touchés de recevoir des enfants dans leur « chez-eux ». Ce n’est pas si fréquent, pour eux. Ça les a valorisés, ils ont éprouvé une certaine fierté à ce qu’on vienne les interviewer. Ils viendront avec plaisir écouter La Traversée de Colombes le 12 avril, et retrouver « leurs » petits journalistes !

jeudi 4 avril 2013

Ecrire une île, écrire la ville

Des poèmes entre deux classes de CE2 de l'école Marcelin Berthelot s'apprêtent à traverser... non pas seulement la rue, comme ce fut le cas pour d'autres écoles, mais... la mer ! En effet, les CE2A vont partir en classe de nature sur l'île de Groix. Ils écriront des poèmes, inspirés des paysages qu'ils verront, aux CE2B qui, en retour, leur décriront la ville... Aujourd'hui, avec chacune des classes, nous nous sommes "entraînés", à partir de visuels qu'ils ont apportés, à différentes méthodes d'écriture de formes poétiques courtes :
Beaucoup de bleu
J'entends des fleurs
Mais je sais que ce n'est pas moi.
Amel

Saint-Cyprien brille quand le soleil brille / avec plein de bateaux partout / autour, des maisons / quand la nuit éclate, les lumières se brisent / à la mer / la mer devient utilisée / pour que tout le monde joue / c'est ça, la vie au sud !
Océane

Côte Dunes Sable Marécage
Coucher Soleil Romantique
Ensoleillé
William
Le bruit des vagues
Les fleurs d'une rose -
Les mouvements de mon coeur !
Safa
Le soleil va bientôt se coucher
Anis on y va ? Au port !
Vas-y, roule le bateau
Ima, une tempête approche - Quoi ! Une tempête ?
Le bateau n'a plus d'essence
La tempête de Saint-Malo s'approche !
Emilie, elle est où, là ? Quoi ! Elle nage ? La tempête va l'emporter !!!
Anis

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mardi 2 avril 2013

Non, cent fois non, mille fois non !

Entre d'un côté les seniors du service Inter G et les résidents du foyer Adoma, et de l'autre les collégiens de Paparemborde (classe de 4ème), les derniers courriers s'échangent. Tout le monde (soit une petite cinquantaine de participants) se retrouvera le 10 avril pour une matinée de rencontre et de lecture. Chacun lira, parmi les trois lettres qu'il a écrites, celle qu'il préfère. Et les binômes (qui, depuis janvier, ne se connaissent qu'épistolairement) feront connaissance.
La deuxième injonction d'écriture était : la première fois que j'ai dit "non", et la troisième (et dernière) : la première fois que j'ai éprouvé de la fierté. Trois lettres cueillies au hasard dans le bouquet des juniors :

La première fois que j’ai dit « non »
Mon cœur était en train de bouillonner d’envie de dire « non », j’avais une sensation de révolte, il y avait une flamme en moi, j’étais énervé et après le non je me suis senti bien et relaxé, et ça a été mon premier mot : « non ».
Ça s’est passé le 14 juillet 2002. Il faisait très chaud, avec un ensoleillement intense et lumineux, je suis sorti pour jouer avec mes amis dans le parc, et il y avait toujours un chef ou un meneur de groupe, et c’était toujours le même, donc je sentais cette sensation d’énervement, mon corps bouillonnait d’envie de dire ce mot… Mais on avait voté pour savoir qui c’était le chef ou le meneur…
J’ai proposé un jeu, mais personne ne m’a écouté parce que c’était le chef qui devait décider. Mon corps tremblait. Donc j’ai hurlé ce mot : « NON ».
B.

Un amour sans réciproque
Je n’oublierai jamais ce jour où il m’a serrée dans ses bras. Je regrettais mon choix : pourquoi avais-je dit ça ? Pourtant je l’aimais. Mais ce n’était pas moi, le problème ; c’était lui.
Mon premier amour, je pense que je l’aimerai toujours. Il m’a laissé ici toute seule. J’ai su que je n’avais pas fait le bon choix : oui, j’ai dit non. J’éclatai en sanglots et chantai :
« J’ai dit non la première fois / J’ai dit oui toutes les autres fois / J’ai bien fait de changer d’avis / Tu étais l’amour de ma vie »
J’avais bien compris son jeu, j’avais été vraiment naïve, j’étais une victime de l’amour. Pourquoi est-ce que l’amour faisait aussi mal ? En tout cas, j’étais bien décidée à tourner la page.
Repensant à ce qui venait de se passer, je me suis levée, j’ai soupiré un bon coup, et je me suis dit que j’allais m’affirmer.
P.


Chère L.***,
J’ai été touchée par votre première lettre « la première fois que j’ai dit NON », car justement j’adore les animaux, je suis contre la fourrure, l’hippophagie, et le massacre d’animaux pour leur viande : en CM2 j’étais végétarienne mais je me sentais très faible, alors malheureusement je suis redevenue omnivore en 6ème.
J’adore les animaux, j’ai d’ailleurs un chien, c’est un Jack Russel, il s’appelle Floppy, il a 3 ans, et j’ai un chat noir et blanc, elle a 7 ans, je l’ai trouvée dehors quand elle était petite, elle se nomme Titine, mais revenons à mon nouveau sujet : la première fois que j’ai éprouvé de la fierté :
15 mai 2011, Maman va accoucher de mon petit frère Mattéo, elle se dirige vers l’hôpital à 6 heures du matin car elle a des contractions, je voulais venir avec elle mais elle était déjà partie, je l’ai appelée au moins une dizaine de fois pas de réponse, heureusement il y avait mon oncle qui était là pour me rassurer, au bout d’un moment mon beau-père nous appelle et nous demande de venir voir Maman, elle avait accouché. Nous fonçons vers l’hôpital direction la chambre 205, j’ouvre la porte, je cours vers mon petit frère, le prend dans mes bras et lui fais un gros bisou, il était tellement mignon Mattéo, et c’est à ce moment-là que je fus fière de Maman, d’avoir souffert pendant 9 mois, et j’étais aussi fière de moi car j’avais fabriqué moi-même une petite armoire pour Mattéo, j’espère qu’il me remerciera quand il grandira.
I.

jeudi 28 mars 2013

Pierre et... LES loups !

Les jeunes des Centres Sociaux et Culturels du Petit-Colombes et des Fossés-Jean ont cogité sur une transposition hic et nunc du conte de Prokofiev... L'écriture de cette Traversée d'une Oeuvre est en cours. Qui serait Petit-Pierre aujourd'hui à Colombes ? Et l'oiseau, le canard, le chat ? Le loup ? Les chasseurs ? Où se passerait l'histoire ?
Pour le moment, côté Petit-Colombes, on a voulu garder la mare du Pierre et le Loup d'origine, en faisant se passer la première moitié de l'histoire autour de la piscine de l'Ile Marrante - la licence fictionnelle nous autorisant à l'imaginer en partie ouverte sur le parc, par une belle journée d'été. Le grand-père de Pierre y est maître-nageur, et on y fait des concours de plongeon.
Côté Fossés-Jean, on place l'histoire du côté du Parc Caillebotte. Le canard est un "bolosse" victime d'une bande de dealers qui a pris position du côté du Skate Park ; quant à Petit-Pierre, c'est une fille. Grâce à elle et à son ami Lucas (l'oiseau chez Prokofiev), armés d'une corde de violoncelle et avec l'aide opportune d'une plaque de verglas (là, on est en hiver), ils tendent un piège imparable aux dealers...
A suivre ! L'histoire définitive aura un peu de ces deux versions-là... Rendez-vous le 25 mai à 15h30 au Conservatoire de Colombes, dans le cadre du Festival de la Voix, pour la découvrir.

> début du projet Pierre et... les Loups
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lundi 25 mars 2013

Floraisons printanières

Depuis janvier et le début de ma résidence, on a beaucoup défriché, labouré, semé, ratissé, arrosé, désherbé... Voici venu le printemps, et avec lui l'éclosion des textes écrits par les participants aux cinq traversées ! Le top départ de cette période de récolte a été annoncé tambour battant par les jeunes du Centre Social et Culturel des Fossés-Jean, à Radio Enghien, le jour même du printemps : merci pour leur engagement !

Ne ratez pas les différents rendez-vous listés dans la colonne à droite de votre écran (rubrique : "A noter dans l'agenda") : ils sont classés mois par mois. Comme vous pourrez le constater, même si mon temps de résidence à proprement parler se termine mi-avril, un certain nombre d'animations en médiathèques, de spectacles, d'ateliers d'écriture, de concerts, de lectures publiques etc., sont programmés sur Colombes jusqu'à mi-juin.

En-dessous de l'agenda, toujours dans cette même colonne (rubrique "Cliquez sur un thème"), vous avez la possibilité de sélectionner tous les articles traitant d'un même sujet (par exemple La Traversée d'une Oeuvre, La Traversée des Arts...) ou travaillés en collaboration avec un même partenaire (par exemple l'école Marcelin Berthelot, le service inter G...).

Dans les articles, les liens actifs sont signalés par une couleur différente : cliquez dessus pour être dirigé vers l'article correspondant. Enfin, en bas de chaque article, vous avez la possibilité d'ajouter un commentaire, et aussi de le partager sur vos réseaux sociaux favoris. Merci aux quelques 5.000 visiteurs de ce blog !

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vendredi 22 mars 2013

Poèmes tiroirs et poupées russes

Les CP/CE2 de la classe de Noëlle, à l'école de La Tour d'Auvergne, participant à La Traversée de la Rue, ont choisi comme point de départ (à l'instar des collégiens de Gay-Lussac - cf. La Traversée de Colombes) : le marché... Il y quoi dans le marché ? Et au fait : le marché lui-même, dans quoi est-il ? Jeu de contenants et de contenus : et si le monde pouvait se penser comme un oignon aux multiples pelures, un jeu de poupées russes ? L'occasion d'explorer l'infiniment grand et l'infiniment petit avec l'écriture de poèmes-tiroirs dont voici quelques échantillons :

Dans l'univers, il y a la Terre
Dans la Terre, il y a le pays
Dans le pays, il y a la ville
Dans la ville, il y a la cité
Dans la cité, il y a la rue
Dans la rue, il y a le marché
Dans le marché, il y a le magasin
Dans le magasin, il y a la barquette
Dans la barquette, il y a la pêche
Dans la pêche, il y a le noyau
Dans le noyau, il y a quelque chose de velu
Dans ce quelque chose velu, ce qu'on trouve : des poils.
Israh

Dans la Terre existe l'océan
Dans l'océan, au fond de l'eau, il y a du sable
Il y a du sable à Tahiti, et au bord de la mer, il y a un arbre
Dans l'arbre, je trouve un ananas - et dans l'ananas, du jus d'ananas
Dans le jus d'ananas, il y a des vitamines
Et dans les vitamines, il y a l'énergie.
Badis

Dans l'orange, il y a du jus
Dans le jus, il y a un noyau
Dans le noyau, il y a de l'amour.
Enzo

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mardi 19 mars 2013

Des textes qui rythment

Avec les CE2 de l'école élémentaire La Tour d'Auvergne qui participent à La Traversée de Colombes, nous avons tenté de dire en rythme ce que leur évoquait la gare des Vallées, où nous nous sommes rendus en janvier. Quelques échos :


Gens, train, bar, gris                       le train passe
Oiseau, panneau, horloge            électrique
Caméra                magnifique
Le train passe.
Laura

Pauvre, soir, noir, gare              en haut des trains
Un, jeune, voleur                 les trains roulent vite
De la neige sur les rails
Chaïma



Sur le quai je vois mon grand-père,
des trains rouillés
Je prends mes bagages
A côté de moi
une affiche collée
Le train démarre,
tchou-tchou
Chewing-gum collé sur le quai
Le paysage est très beau. 
Tiéoulé


Arbre, train, bus, gris                électricité
Enfant, couleur                    électricité
Flaque, autre langue
Électricité
Karim

Blanc rouge noir                      je joue à mon téléphone
Real-Madrid Espagne             je joue à mon téléphone
Dans le train Moustafa-Paris
A toute vitesse
Moustafa

Merci à Isabelle, Leïla et Valérie pour l'accompagnement à la mise en forme  des textes et l'installation dans l'école


vendredi 15 mars 2013

Un printemps, des poètes

Dans le cadre de ma résidence, plusieurs manifestations sont à noter pour  la 15ème édition du Printemps des Poètes (qui a lieu sur tout le territoire national depuis le 9 et jusqu'au 24 mars) :

- Vendredi 15 mars, à 20h, performance improvisée "texte et musique" : le percussionniste Julien Laigle et moi-même nous jetons à l'eau sans filet... pour un récital autour de mon recueil Partage des Eaux (Ed. Eclats d'Encre). C'est à la Cave au Théâtre, 58 rue d'Estienne d'Orves (Résa : 01 47 80 92 19)
- Mercredi 20 et jeudi 21 mars, dans le cadre des Périples poétiques du Théâtre du Hublot, découvrez quelques poèmes écrits par les jeunes ayant participé aux ateliers de La Traversée de la Rue avec moi depuis janvier : rendez-vous le 20 mars à 14h30 au Centre Nature, à 16h à la Maison pour l'Emploi et à 17h30 au Musée. Et le 21 à 19h30 au restaurant Le Rouget de Lisle (Résa : 06 81 23 13 87) en formule dîner
- N'hésitez pas à prêter une oreille attentive le mercredi 20 mars de 15 à 16 h sur Radio Enghien (98.0 FM) : vous saurez tout sur La Traversée de Colombes...
- Le samedi 23 mars enfin, venez me retrouver à la Librairie Les Caractères de 15h à 17h, pour une séance de dédicaces : 17 rue du Maréchal Joffre (+ d'infos : 01 47 85 27 94)

Retrouvez toutes les infos concernant le Printemps des Poètes à Colombes > télécharger la plaquette

> au sujet de Partage des Eaux
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mardi 12 mars 2013

Vu du musée...

Les CM1/CM2 de La Tour d'Auvergne ont écrit à partir des oeuvres du musée. Voici quelques-uns de leurs textes, qu'on retrouvera dans La Traversée de Colombes :


Je vois le train qui passe,
Les voitures sur la route,
Je vois les arbres à côté du parc,
Je vois la rue Saint-Denis,
J'entends le bruit du train qui passe
Je vois les jardins des maisons,
La moitié du Monoprix,
J'entends les oiseaux chanter,
Quand je passe dans la rue,
Je vois des voitures comme des
CITROEN, PEUGEOT, VOLKSWAGEN GOLF, RENAULT,
Je vois les maisons aux toits rouges,
Et les bâtiments aussi,
J'entends les klaxons des voitures.
("La Ville", Mohamed T.)




L'endroit idéal pour une fête 
Tout le monde commence a mettre les préparatifs
L'enfant part se baigner et les animaux arrivent
Les fleurs poussent et la tonnelle se termine
La musique est belle et douce
Ils commencent à installer les chaises et les tables -

Ensuite les beefeaters arrivent, ce qui signifie que la reine est là.
LA FETE DU PRINTEMPS COMMENCE.
("Jour de Fête", Antara)


Une moto-fantôme, tous les vendredis 
Elle entrait dans la ville
Elle détestait le feu -

Alors la police
Prenait un lance flammes
Et visait la moto-fantôme.                       
(Eden)

Un arbre courbé, presque sans fleurs, se dresse.
Trente mètres derrière lui, il y a une maison faite de paille, bien droite, qui a a l'air isolée
Chatouillée par les fleurs rose clair d'un arbre, resplendissant sur l'herbe.
("Paysage naturel", Naomée)

Photo : musée de Colombes

Un avion qui s' appelle le A14
avec ses ailes pointues - 

Plein de bombardements
Très froid
Beaucoup de gaz
Des parachutes et des bombes.
("L' avion de guerre", Jayson D.)


Je prendrai la chambre de derrière
Je passerai par la deuxième porte à droite
J'entendrai le grincement du plancher.
("Cette belle maison", Mélina)

lundi 11 mars 2013

Premières fois : premières lignes...

Parmi les lettres qui traversent Colombes, entre les juniors et les seniors de La Traversée des Ages, en voici deux... du moins leurs premières lignes - l'ensemble des correspondances entre le collège Paparemborde et le service InterG ne sera dévoilé que le 10 avril...

De Mireille à Yanis...
"La première fois que j’ai eu chaud, c’était il y a très longtemps……mais je m’en souviens comme si cet état avait lieu à l’instant.
Je suis âgée de 8 ans et je suis placée dans un orphelinat, une institution caritative gérée par des religieuses : des femmes âgées, ni bonnes, ni mauvaises, … indifférentes. 
Je ne me sentais pas malheureuse, seulement perdue dans ce dortoir de cinquante lits.
Nous, petites filles orphelines vivions dans l’ignorance des joies familiales et de la tendresse complice d’une mère, d’un père… Tout simplement, le bonheur d’être aimée, d’être important dans le cœur d’un humain… Les fêtes et les cadeaux n’existaient jamais !
Un jour, alors que nous nous ébattons dans le grand préau, une petite fille s’approche de moi et dit : « Mon nom est Suzana » et toi ? Puis, me tend ses deux mains. Sans un mot, nous nous sommes assises sur le sol dur.
Suzana a posé un bras sur mes épaules, j’ai fait de même. Serrées, blotties l’une contre l’autre, nous sommes restées silencieuses, immobiles.
Une douceur a envahi mon cœur, ma tête. Tout mon être s’est lové dans cette chaleur enfantine, amicale, nous sommes restées ainsi toute la journée dans ce cocon imaginaire." (à suivre...)
Mireille

D'Agnès à Lou...
"Trois lettres, L, O, U, perchées en haut, à gauche, inaugurent bien notre correspondance-show
J’ai ouvert l’enveloppe cet après-midi, scotchée sur le prénom, La première fois que j’ai eu chaud
Je viens de vivre, ce matin, un évènement singulier, lié aux trois lettres. Etonnante coïncidence !
Si tu veux, nous verrons l’énigme plus tard, mais aussi, est-ce le lieu, ici, pour parler de confidence ?
J’aime les contacts. Ta lettre est belle, elle m’ouvre la porte vers une nouvelle connaissance
Question chaleur, je me suis dit, c’est le délire pour une fille des Tropiques, cette expérience !
D’entrée de jeu, j’ai séché, vois-tu, j’ai vécu la chaleur, comme le poisson respire dans l’eau,
L’été 30 degrés à l’ombre, l’hiver 20 à 25 : ça commence où, la première fois que j’ai eu chaud ?
Peut-il le dire, à quoi il pensait, celui qui a proposé cette colle, du moins pour les filles des îles ?
J’aurais plus de souvenirs à lui raconter pour La première fois que j’ai eu froid : il sera tranquille ?
Avec mes premières bottes qui alourdissaient ma démarche, je me voyais ridicule,
Les gants que je perdais à tout bout de champ, les collants qui filaient vite à l’usure
Le manteau  qui n’affinait pas du tout la silhouette, le bonnet qui n’avait aucune allure!
Un vrai clown, il me manquait le nez rouge - vite attrapé, avec un vilain rhume l’hiver,
J’avais eu le cafard, du soleil, mes tongues, mes chapeaux de paille, ma tenue légère,
Excuse-moi, je te coupe avec mes délires. Je continue la lecture. J’étais morte de rire
Je ne me permettrai pas de me moquer de toi, mais je voulais simplement te dire
Avec tes réflexions « une odeur me dérangeait »  « serrés comme des sardines »,
Je te garantis la même situation dans nos expéditions de vacances, à la deux, à la une !" (à suivre...)
Agnès

... Quant à la Tortue à plumes, elle nous livre ses impressions (... à chaud !) de la suite du projet :
La tortue à plumes a ressorti son lorgnon
Elle vient de lire le deuxième texte sur le "non"
trop mignon !
Ma deuxième lettre est faite et déposée et distribuée ?
Dommage que nos écrits se soient croisés
Nous n'avons pas pu attaquer notre match de ping-pong !
Pour la prochaine ? Peut-être ? Qui sait ?
En attendant,
Nous n’avons pas le même premier "non" mais chacun son trip !
Je ne peux pas dire grand-chose
Garder le mystère
Juste le plaisir d'avoir eu la deuxième lettre dans mes mains, d'avoir ouvert l'enveloppe, d'avoir découvert le texte, tout beau tout propre, encore des fautes, je sais je suis un peu maniaque de la faute ! mais… avec un gentil mot, mon prénom, j'ai bien aimé.
Je ne peux pas dire qui tu es
Je ne dirai toujours pas qui je suis
Patientons encore un peu
À la troisième lettre, nous nous reconnaîtrons
J'en suis certaine
Les vacances scolaires sont là, si proches, il va falloir attendre la prochaine lettre,
Il me tarde de changer de saison…
Nous aurons alors  quitté l'hiver et serons au printemps
Hum ! ce sera bon !
Le début d'une belle habitude
Le commencement d'une rencontre
L'impatience est à son comble !
Je suis prête pour l'acte III
Alors attendons pour le moment je suis à fond les ballons !
À bientôt
ERC – la tortue à plumes, Colombes le 28 février 2013

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vendredi 1 mars 2013

Passage en coulisses

Alors qu'avec certains groupes (notamment les poètes-lecteurs de La Traversée de Colombes et les dramaturges de La Traversée des Arts) nous en sommes déjà aux séances de bilan*, les jeunes me demandent souvent, du coup, de préciser le "hors-champ" de ma résidence : hors-champ spatial ("Vous écrivez où quand vous êtes pas avec nous ?"), hors champ temporel ("Vous êtes sur quoi en ce moment ?" ; "Et après la résidence, vous ferez quoi ?"). Je réponds ici à ces différentes questions :

- J'ai pris mes quartiers d'écriture, sur Colombes, dans un bureau que la mairie a mis à ma disposition. En voici un aperçu.

- Pour ce qui est de ce que j'écris en ce moment, c'est un court texte sur la thématique "Le passage", que m'a commandé la médiathèque de Villepinte (93) où je suis intervenu le mois dernier, suite à une rencontre avec les résidents de la Maison d'Arrêt de Seine Saint-Denis. Je suis aussi "sur" une pièce de théâtre, pour une compagnie jeune public, sur le thème là aussi du passage (d'une rive à l'autre de la Méditerranée), que j'ai commencée et que je souhaite avoir terminée fin 2013.

Voilà pour les coulisses. Je me rends compte qu'entre tous ces "passages" hors champ et ma résidence colombienne placée sous le signe des "traversées", il y a vraiment une thématique commune qui se dégage pour moi cette année dans mes projets !

De "passage" à "pas sage", il n'y a qu'un pas... Les 4ème du collège Paparemborde partent en vacances aujourd'hui avec les courriers des retraités de La Traversée des Âges : l'injonction d'écriture, pour ce deuxième échange de lettres, était : "la première fois que j'ai dit NON : ma première révolution personnelle". Et j'écris ces quelques lignes alors qu'on vient d'apprendre la disparition du chantre de l'indignation, un sage qui nous enjoignait à n'être pas sages : Stéphane Hessel. Reconnaissance à ce grand monsieur.

* En effet, si les mois de janvier-février étaient davantage dédiés à ces deux projets, mars et avril seront ceux de La Traversée d'une Oeuvre, de La Traversée de la Rue et de La Traversée des Âges.

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dimanche 24 février 2013

Croisements


Cette semaine fut l'occasion de faire se rencontrer différents groupes de public avec lesquels j'écris :

- Mercredi, tout d'abord, les équipes pédagogiques de différents établissements impliqués sur le CLEA se sont retrouvées à l'école Marcelin Berthelot, afin de mieux appréhender la question de l'atelier d'écriture (et notamment la forme poétique) en milieu scolaire.

- Samedi matin ensuite, à la médiathèque Jacques Prévert, Aline et David ont proposé aux usagers de la bibliothèque, dans le cadre du Club du Livre, une rencontre autour du théâtre contemporain ponctuée de projection de vidéos (Noces de Papier, Les Veilleurs de Jour) et d'écoute de pièces sonores (Tobie).

- Le soir, la mairie a proposé une représentation de Tobie par la compagnie La Marotte : une pièce qui fait se confronter les générations et intéresse à ce titre aussi bien les juniors que les seniors de La Traversée des Ages qui s'envoient des textes en ce moment où ils parlent de leurs "premières fois"... une pièce qui parle de la guerre et qui résonnait avec la pièce de théâtre que nous écrivons dans le cadre de La Traversée des Arts avec les écoliers de Marcelin Berthelot... qui fabriqueront les marionnettes de leur pièce avec, justement, la compagnie La Marotte : premières prises de contact à la MJC, donc, entre artistes... une pièce enfin dont j'avais fait écouter quelques extraits, dans sa version radio, à quelques groupes scolaires qui participent à l'écriture de la pièce sonore La Traversée de Colombes. C'était beau de voir se croiser, dans une même salle, écoliers, collégiens, parents, enseignants, public colombien, animateurs, bibliothécaires...

Ou : quand les "traversées" se croisent...

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mercredi 20 février 2013

Des Grèves aux Fossés Jean

Quelques textes écrits par les Maternelles Charles Péguy et par les jeunes du Centre Socio-Culturel des Fossés-Jean, dans le cadre de La Traversée de Colombes... un avant-goût de ce qu'on pourra entendre dans la pièce radiophonique diffusée le 15 mai (voir colonne de droite, "à noter dans l'agenda") :

Parce que c’est loin
Je vais retourner dans la forêt
... Parce que c’est loin.
Molly

Des pigeons, des chouettes, des nuages
Et aussi le soleil
Rond avec des traits.
Walid

Tu veux jouer avec moi ?
Je te dirai un secret
Et puis on dormira chez moi.
Amfel
Le jour de la démolition du 35                           Je serai là
Peu m’importe l’heure                  Je serai là
Je ferai la révolution du soir au matin         Même s’il sera détruit
J’y penserai toujours                           Peu m’importe le bruit
Je penserai au calme du 35.
Yasmina

Les escaliers
Comme un collier
De paliers.
Oumaïma

Nom : Madame Z.
Porte 95
8ème étage
10 ans à Colombes
4 ans dans l’immeuble 35
Aime l’ambiance du 35
Nous avons été dans 2 appartements abandonnés
Discuté du 35
L’aîné des enfants a 13 ans, s’appelle Walid
L’autre a 9 ans, s’appelle Amin
La petite a 4 ans, elle s’appelle Amina
Il y a 3 étages horizontalement
L’immeuble a 4 couleurs
J’aime 1000 fois le 35.
Ibrahim